Voilà un château (construit en 1812) idéalement situé face aux vignes et au Léman. Disons plutôt une gentilhommière d'aimable facture, avec son parc, ses galeries couvertes aux indispensables fauteuils de rotin où il fait bon s'enfoncer pour trinquer d'un coup de blanc (du domaine), quand «le bateau a sifflé».
Sa tourelle, à l'élégante silhouette, ajoute encore au charme de la bâtisse qu'entourent de beaux arbres. Notamment un cèdre planté là le 16 juin 1886. «Quand j'étais gosse, explique l'avocat Claude Gautier, propriétaire, j'y grimpais pour apercevoir le jet d'eau de Genève. Plus tard, alors que je préparais ma licence en droit, je me réfugiais dans le petit bureau de la tourelle pour étudier au calme.»
Il vaut d'ailleurs la peine d'observer attentivement cette tourelle pour y déceler une particularité. Comme elle a été rajoutée au bâtiment vers 1845 par les Lullin, en même temps que les galeries et par souci de cachet romantique sans doute on avait dû entailler une grande cheminée du toit principal pour que le chéneau qui fait le tour du clocheton s'y encastre! Autre détail: si la tour a deux entrées extérieures au rez-de-chaussée, elle n'a pas de communication intérieure avec le premier étage.